8 mois…240 jours…
Anita, 79 ans est assise dans son fauteuil, depuis tout ce temps. Elle est seule, comme elle l’était déjà depuis longtemps, et elle ne manque à personne, ni à une hypothétique famille, ni à d’éventuels amis…
Anita est morte.
Elle n’habitait pas une cabane isolée au fond d’une forêt, mais un immeuble dans une ville moyenne avec une boite à lettres qui dégoulinait de courriers, de publicités et des voisins qui se disaient en passant, qu’il y avait bien longtemps qu’ils n’avaient pas vu Anita.
Le propriétaire de l’immeuble s’était inquiété, et avait même demandé à la Justice de pouvoir faire ouvrir la porte, mais comme la vieille dame ne lui devait rien, la justice lui avait dit non, car si maintenant les propriétaires se mettaient à vouloir enfoncer les portes des gens qui ne leur devaient rien, ou allait le monde !
Après 240 jours, et bien que la météo nationale n’est pas prévu de canicule à brève échéance, la municipalité a, enfin, fait ouvrir la porte.
Ou que tu sois Anita, je pense à toi, et je crache ma colère sur toutes celles et ceux qui t’on oubliée, là, toute seule dans ton fauteuil, depuis bien longtemps !